Contact : Diane
Message : « 10h devant le lac ? »
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Camille sortit doucement de son lit tout en passant sa main dans ses longs cheveux bruns. Aujourd’hui elle n’avait pas une minute à perdre, elle passerait sa journée avec sa meilleure amie et ça faisait pas mal de temps qu’elle n’avait pas profité d’une longue journée ensemble. Sans trépigner elle se dirigea avec hâte vers la salle de bain. Et puis quoi encore, arriver en retard ? Alors ça non, c’était bien loin d’arriver !

Lorsqu’elle sortit de la salle de bain totalement prête, elle se dirigea vers sa cuisine et attrapa une pomme. Si il y avait bien quelque chose qui lui manquait de la France, c’était bien les croissants tout chaud qui sortait du four au petit-déjeuner ! Il fallait avouer que pour ça, elle regrettait amèrement son pays natal. Tout en attrapant un verre qu’elle posa sur la table son téléphone portable vibra. Avais-je oublié de vous annoncer que lorsque Camille prend un jour de congé ou de repos, ça n’a pas la même signification que pour presque toutes personnes normales ne pourraient avoir ? En effet, un jour elle ne travaille pas, ou qu’elle ne téléphonerait pas à son boulot n’est encore jamais arrivé. Son job de styliste prend plus de la moitié de son temps, mais pour elle ce n’est pas un problème vu que c’est son rêve et ne se rendant pas compte que tout ça empiète sur sa vie personnelle elle continue les yeux fermés.

« Allo ? » « Excusez moi de vous déranger de si bon matin mais c’est juste pour vous annoncer que la nouvelle collection est belle et bien mise en place dans vos magasins à Paris, et qu’elle sera en vente à partir d’aujourd’hui comme vous l’aviez demandé ! » « Bien, merci de m’avoir tenu au courant ! »

Tout en raccrochant elle sortait du son imposant frigo américain une bouteille de jus d’orange. Elle n’avait jamais été une accro au café, elle n’en avait jamais raffolé et il s’il y avait une cafetière c’était principalement pour ses invités. Si sa collection sortait en premier à Paris, c’était parce qu’il y avait trois raisons : la première était qu’avant tout Paris rime avec la ville de la mode, la seconde était que Paris était aussi sa ville natale et la dernière était parce que ses parents avaient fait le forcing pour qu’ils puissent voir la nouvelle collection en avant première plutôt que de faire un déplacement de plusieurs heures d’avion.

Au moins ça donnerait un bon apriori sur les ventes, elle saurait sur quoi se baser par la suite et si sa collection plaisait toujours autant que la précédente. Elle déposa son verre de jus d’orange vide dans la cuisine et regarda la grande pendule accrochée au mur. Celle-ci indiquait neuf heure vingt-cinq. Elle attrapa ses clefs d’appartement, son manteau, son sac et y fourra son téléphone portable à l’intérieur. Elle allait y aller à pied, marcher lui ferait un peu de bien et elle avait largement le temps d’y aller.

Lorsqu’elle arriva à son but, c'est-à-dire devant le lac, elle chercha du regard un banc libre. Il n’y avait pas beaucoup de monde le matin, ou sinon c’était calme, à cette heure là les gens étaient à leur travail et les enfants à l’école. Une fois assise après avoir trouvé un banc elle souffla de soulagement, qu’elle idée avait-elle eut de mettre des escarpins tout neufs et jamais portés…

Une fois sa douleur un petit peu atténuée par ses escarpins, elle les réenfila mais resta tout de même assise sur le banc. Elle adorait s’asseoir sur celui-ci avec Diane, il donnait une magnifique vu, et elle adorait fixer le lac le plus loin possible. Ca lui rappelait souvent que la distance pouvait être un problème, poser des complications mais que finalement si on se donnait la peine d’arriver à son but rien n’était impossible. Que pour réaliser un rêve il faut faire du chemin et que rien n’arrive en claquant des doigts. Elle voulait encourager les gens à vivre de leur passion, de ne jamais baisser les bras et elle faisait son maximum de ce coté là. Dans chaque pays ou elle passait, elle essayait de parler aux gens qui s’intéressait à sa ligne de vêtements et à son chemin parcourut.

Lorsqu’elle vit Diane qui arrivait les mains pleines à craquer, elle se leva directement et alla à sa rencontre. Elle lui fit la bise, chose qu’elle faisait tout le temps lorsqu’elle la voyait. En France tout le monde se faisait la bise et elle avait grandit en saluant les gens de cette manière et pour elle il était tout à fait normal de le faire encore aujourd’hui même si ça pouvait surprendre certaines personnes.

Diane tendit un croissant et un Grande Caffe Latté, Camille s’empressa de saisir ce que sa meilleure amie lui proposait tout en ouvrant de grands yeux. Diane la connaissait par cœur, en un regard elle la comprenait, elles étaient tellement proches et Camille ne pouvait plus se passer d’elle.

« Oh mon dieu ! Je ne suis pas entrain de rêver hein ? Merci beaucoup ! » sa voix était montée dans l’aigue lorsqu’elle avait prononcé sa dernière phrase et la prendre dans ses bras n’était pas très pratique à ce moment même. Elle risquait plus d’avoir de la boisson et un croissant écrasés sur son tailleur beige. Promis elle lui ferait un gros câlin après.

Elles s’installèrent sur le banc et Camille n’arrêtait pas de répéter furtivement des mercis à tout bout de champ. Camille but une gorgée de sa boisson chaude, elle adorait la sensation que ça donnait avec un petit air froid. Elle savourait la moindre petite miette de son croissant au beurre, elle n’en mangeait pas souvent, disons qu’ici c’était moins courant d’en avoir qu’à Paris ou dans n’importe qu’elle ville de France.

« Tu peux pas savoir comme ça faisait longtemps que j’en avais pas mangé, franchement je ne sais pas ce que je ferais sans toi ! » arborant un petit sourire, elle reprit une gorgée et puis se tourna totalement face à sa meilleure amie. Elle lui avait énormément manqué et avait l’impression que des années c’étaient passées sans qu’elles aient pu se voir. « En parlant de croissants, je risque de bientôt devoir aller à Paris, ma nouvelle collection vient d’être mise en vente aujourd’hui et je te paris que ma famille va faire le forcing pour que j’aille les voir. Tu voudras venir avec moi ? » se changer les idées et partir un peu pourrait évacuer le stresse qui s’accumulait avec toutes les histoires qui se passaient à Rome. En effet, Camille s’inquiétait énormément pour Diane et elle ne voulait pas partir en la laissant là. Protectrice ? Oui, surtout envers les personnes qui lui sont chers et c’était le cas avec Diane. Elle la considérait comme sa sœur, elle savait tout sur Camille et elles partageaient absolument tout.

Son portable re-vibra et Camille le sortit et l’éteignit, elle ne voulait pas gâcher cette journée et elle ne voulait donc pas la passer au téléphone. Aujourd’hui c’était sa journée « Diane » et personne d’autre. « Et voilà plus de contact professionnel pour aujourd'hui ! » avait-elle dit en montrant fièrement son téléphone éteint , chose qui était très rare avec elle.