J'ai besoin de tes talents

« eh merde ! »
Oui, je sais, ce n'est pas un joli mot mais, je trouve l'expression très légère par rapport à ce qu'était la situation. Pouvez-vous me dire quel était l'avantage d'avoir une meilleure amie styliste ? C'était qu'elle vous faisait comprendre que vous devez faire un régime lorsqu'elle taille votre robe trop petite ( Ou alors je n'aurais pas du manger des tacos hier soir... ). Dans quelques jours j'avais un gala très important pour une association contre le cancer du sein alors, il fallait que j'y assiste ! Pas parce que je voulais montrer à tout le monde que j'étais mère Thérésa mais... Parce que je savais que j'avais une chance sur trois d'y voir Lysandre là-bas... Je sais bien que ce n'est pas raisonnable puisque j'y vais avec mon fiancé mais, j'ai juste envie de savoir s'il allait bien. C'était effrayant les scénarios qui se déroulaient dans ma tête quand je n'avais plus de nouvelles de lui. Paolo l'aurait tué ? Il serait parti en Australie ? Peut-être était séquestré par la mafia russe ? Tant de possibilité aussi ridicules les unes que les autres mais qui me rendait si anxieuse. Penser à Lysandre n'agrandira pas ma robe ! Vous savez quel est l'avantage d'avoir une soeur styliste ? C'est qu celle-ci peut vous faire une robe à la bonne taille ! Bon ok, j'allais la prévenir trop tard mais c'était super Sabrina ! Elle savait tout faire dans les temps. Je retira la robe sans la déchirer & enfila une robe de chambre pour cacher mon corps. C'est en serrant contre moi cette maudite robe que j'allais toquer à la porte de ma sœur tout en prenant une mine de petite fille embêtée. Lorsqu'elle m'autorisa à rentrer je lui fit un petit sourire qui voulait dire : " J'ai besoin d'un service Blondie " comme je l'appelais si bien. Elle me fit la moue mais je continua dans ma lancée :

« Sabrina ? J'ai un problème avec la robe que Camille m'a fait »
Sans même qu'elle m'invite, je pris place sur son lit pour parler du problème, je lui montra la robe en la dépliant. A vu d'oeil sa devait être une taille zéro si ce n'est pas moins, le genre de taille que seule Keira Knightsley arriverait à mettre !

« Elle est trop étroite, tu pourrais m'en faire une dans le même style ? J'en ai besoin pour dans 5 jours pour un gala important... S'il te plaît ? »
Dans le pire des cas, j'allais en acheter une dans une boutique de luxe mais, si je portais une des créations de Sabrina, sa allait faire de la pub à celle-ci car généralement les paparazzis prennent les célébrités en photo pour commenter leur style dans des magazines de mode ! Une fois sa robe a été commenté positivement dans Vanity Fair !

Encore un réveil difficile pour moi, je ne savais pas comment réagir suite au fait que je venais de me vider de mon dernier repas, les satanées matinées d’une femme enceinte… je les vivais depuis quelques jours maintenant. Je ne pouvais que détester ça même si j’avais envie, j’avais besoin d’une personne à qui le dire, j’avais peur, j’avais peur de l’avouer à Diego, comment prendrait-il le fait que je sois enceinte ? Comment nos pères réagiraient s’ils découvraient que leur enfant va avoir des enfants ? Je vois déjà Lily Matthews annoncer dans son journal local cette nouvelle sans le moindre intérêt juste par ce qu’elle ne supporte pas « les différents de la ville », je l’a comprend, je hais ça. Je savais que j’étais enceinte depuis quelques jours maintenant et personne ne le savait. Entre ma meilleure amie qui m’avait menti et ne daignait pas donné signe de vie, vous savez que je déteste que l’on me mente ? Vous le saurez si vous tentez de le faire. Je peux supporter tout ce qu’on me dit mais qu’on ne me mente jamais, je n’aime pas le mensonge et pourtant je le faisais depuis que j’avais appris que j’étais enceinte et même depuis que je fréquentais Diego, personne n’était au courant que mon cœur battait pour le fils du pire ennemie que mon père. Vous voyez le tableau. Vêtue d’un short et d’un top assez large, j’avais l’air d’une dépressive avec mes bonbons dans la bouche, rien que pour retirer le gout après mes nausées, rien que pour me sentir un peu mieux et puis, je bouffais comme un porc depuis que j’étais enceinte, c’était dingue mais je devais déjà avoir pris quelques kilos. Le docteur m’avait dit de le faire puis boire beaucoup d’eau mais aussi de jus de fruits enfin je devais tout manger et tout boire ? Génial, j’allais être un cochon après ?

J’ouvris la porte, gourmande comme elle pouvait le voir mais gêné, je ne voulais pas recevoir de visite alors que j’étais dans cet état, après la matinée passé, j’allais mieux enfin je pouvais dire «je ne suis pas atteinte d’une indigestion » enfin j’aurais bien pu le dire aussi cette fois mais bon, je ne voulais pas encore mentir à ma sœur et je ne voulais pour autant pas lui dire, comment verrait-il le fait que je sois enceinte de Diego Léonidas ? Je vois déjà ça. Quand je vis son sourire alors qu’elle entrait, j’aurais bien aimé lui demander de sortir car soudainement je sentis son parfum qui me donna la nausée, rien n’arrivait mais je me tenais alors éloigné d’elle avant de finir par courir au toilette, comment lui expliquer ? Je vois… déjà le tableau, sérieux !

_ Bonjour, disais-je alors avec ce sourire donc tout le monde raffolait.

Pendant qu’elle parlait, je détachais mes cheveux blonds qui était en queue pour les laisser tomber, cela fais négliger. Elle avait apparemment un problème avec la robe de sa meilleure amie. Oui, j’étais bien heureuse que sa meilleure amie soit aussi styliste sinon je n’arrêterais jamais de bosser avec ma sœurette, enfin ma demi-sœur mais on s’en fiche car elle reste ma sœur. Ma sœur et la seule mais aussi la meilleure.

_ Ça va et toi ? Disais-je sur un ton ironique tandis qu’elle déposait sa robe.

Je l’écoutais parler de son gala alors que je m’approchais de sa robe et d’elle sans me rappeler l’écart que j’avais imposé et pourquoi, je me rendis alors soudainement vers les toilettes… sans lui laisser explications, je devais aller vite. Revenant alors après 5 minutes, j’avais la peau blanche comme après… enfin je ne vais pas décrire avec les mots… mais voilà en gros après avoir vidé mon estomac de mes délicieux bonbons.

_ Excuses-moi. J’ai…

Je réfléchis pendant quelques minutes avant de parler, quelques minutes ? Assez pour lui laisser l’occasion de se faire des films mais je me retins. Je savais qu’elle ne me croirait pas quoiqu’elle sait bien que je déteste les mensonges mais je ne voulais pas lui mentir et je me trahissais avec cette pause…

_ Une indigestion.

Alors que je continuais à blablater sur mon " super gala m'as-tu vu ? ", Sabrina se précipita avec empressement dans ses toilettes. Je lui avais fait peur ou quoi ? Pourquoi était-elle parti ? Le bruit qu'elle émit me fit comprendre qu'un trop pleins de bonbons sa faisait bobo au ventre... qu'avait-elle en ce moment ? Hier elle autorisait personne à rentrer dans sa chambre, avant-hier c'était pire, elle essayait de nous jeter des assiettes à la figure. C'était attitude était bizarre & commençait sérieusement à me faire peur ! J'allais sur la pointe des pieds jusqu'à la porte de la salle de bain.

« ça va Nina ? »
& une autre bruit tout aussi sexy que le dernier retentit dans la pièce où se trouvait Sabrina, une fois encore elle avait répondu à ma question... Je fis une grimace & retourna sur le lit pour l'attendre. Lorsqu'elle en sortit ENFIN, elle était aussi blanche qu'un cachet d'aspirine avec des yeux qui menaçaient de tomber de son visage... Sabrina était malade & moi, pauvre petite égoïste sotte, je venais lui parler de ma robe & de mon gala. Je me précipita vers elle afin de la forcer à s'assoir sur le lit, apparemment cella empira puisque Sabina me fit signe de m'éloigner. J'exécutai son ordre sans broncher & lui poserait des questions après. En général, c'est la grande sœur qui prends soin de la petite sœur... Mais que se passait-il si les rôles s'inversaient ? Là je ne savais plus quoi faire, jamais je n'avais vu ma sœur malade, déjà je ne pouvais pas m'approcher d'elle alors, j'allais jusqu'à la porte pour me laisser glisser par terre & attendre qu'elle reprenne son souffle.

« Tout va bien ? Tu me fais peur... »
Surtout que j'avais laissé ma robe à proximité de Sabrina alors, si l'envie de vomir la ressaisissait, j'avais une bonne excuse pour expliquer à Camille pourquoi je n'avais pas porté sa robe... Bon c'était méchant mais elle était trop petite, que feriez-vous à ma place ? J'éclaircis ma voix & lui demanda une nouvelle fois :

« Tu es malade ? »
C'est à ce moment-là qu'une prière se fit dans ma tête : " Oh dieu, seigneur tout puissant, s'il est vrai que tu écoute les âme charitable, sache que j'ai un gala dans 5 jours & que tomber malade serait inadmissible non seulement pour moi mais aussi pour ma réputation. AMEN. " Je me relevais & pris un paquet de mouchoir avec moi, on sait jamais sa pourrait être utile même si elle n'a pas son nez à moucher. Je le lui tendis de loin & en prit un même si elle ne comprenait pas trop ce que je faisais ! Je lui dit d'une voix fragile :

« Tu veux que je te laisse seule un moment ? La robe ce n'est rien, je peux en trouver une tout aussi joli dans une boutique... Milo se fera un plaisir de m'accompagner »
Je tentais de faire de l'humour pour qu'elle puisse ne serais-ce que sourire à cette remarque très ironique en ce qui concernait notre cousin qui ne pensait qu'aux filles & à la fête ( Un trop plein d'hormones si vous voulez mon avis ).

Je l’avais entendu aller sur la pointe des pieds et me demander comment ça allait mais je en voulais pas vraiment répondre car je n’aimais pas être dans cette situation, je ne veux pas dire par là qu’être enceinte me dérangeais… au contraire mais ce qui me perturbais était de devoir le cacher et pourquoi le cacher ? Les clans, tout ça quoi et je m’en fichais pourtant pas mal de tout ça. Poufff !!! Médiocre vie, comment allais-je sortir de tout ce bazar ? Je n’aurais jamais du tomber amoureuse de « l’ennemie » très maline le petite blonde. Je lui avais fait peur me disait-elle alors que j’étais sortis et m’était excusé, c’était gentil de sa part… s’inquiéter, elle savait le faire enfin j’avais soudainement l’impression de voir ma mère. J’en ris un peu, ce qui ne pouvait que m’aider, j’avais besoin de rire et effectivement je m’étais confiné dans mon cocoon depuis que j’avais fait ce test de grossesse, je ne savais pas comment je devais l’annoncer à la famille et surtout au père. Devais-je le dire à ma sœur ? Je ne savais même pas comment elle réagirait, je ne savais rien. Je ne voulais pas l’inquiéter et encore moins la choquer, je savais qu’elle avait bien d’autres soucis et choses à faire que s’occuper de mes problèmes, je m’en étais fait seule et je devais les arranger avec Diego.

_ Faut pas avoir peur, je suis grande, venais-je de dire en souriant.

Je regardais sa robe, elle était belle mais effectivement pas vraiment à la taille de ma petite sœur, un peu trop serrante. J’avais le don de voir tout à l’œil, j’avais cet œil qui disait quelle taille porterait quiconque puis je connaissais encore mieux la taille de ma sœur. Ben oui, c’était ma sœur donc j’étais une connaisseuse dans la matière. J’étais malade ? Pas vraiment enfin oui et non, je devais dire oui ou non ? Qu’en pensez-vous ? Je déposai alors un regard sur la robe et je ne répondis pas car je n’avais pas vraiment de réponses, je hochai juste la tête pour gratifier un oui tout en n’osant pas l’a regardé. Je ne mens jamais et vous devez le savoir maintenant, mentir ? « Sabrina ne ment jamais » c’était toujours ce que j’entendais quand mes parents cherchaient un coupable pour une bêtise, c’était vraie… je ne mentais jamais mais l’amour m’avait fait mentir, Diego m’avait demandé de cacher notre liaison, notre amour ! Voulais-je qu’elle me laisse seule ? Non et directement quand elle eut fini, je posa alors ma main sur le mouchoir quelle me tendait et je lui souris.

_ J’ai quelques croquis près du canapé, sers-toi et elle sera prête pour ce soir.

Effectivement, j’avais eu le temps de dessiner plusieurs trucs rapidement le jour avant alors que la télévision n’offrait rien et que j’avais seulement un pot de glace comme compagnie, je ne répondais pas au téléphone et mon répondeur affichait 267 messages, tous de Diego ou alors mes amis, rien de bien mal mais si mon père les entendait, je ne pense pas qu’il serait content d’entendre Diego s’inquiéter pour moi. Pourquoi ne répondais-je pas ? J’avais peur, j’avais la hantise du moment « Hey… Honey… Je suis enceinte ». Vous imaginez le truc alors que nous avions bien d’autres préoccupations et puis il avait une phobie des bébés… j’imaginais déjà… il tombera dans les pommes ? Je regardais alors le bazar dans la pièce, des bonbons par ici, des fringues, du dessus et des crayons partout ainsi que des exquises.

_ Désolée pour le bazar, je n’ai pas eu le temps de faire le ménage.

Ahah… trop de temps à déprimer dans mon petit coin ? Je savais pourtant que c’était mal pour le bébé mais bon, passons.

Grande ? Ce n’était pas parce qu’elle était ma grande sœur que cela signifiait qu’elle pouvait se débrouiller sans moi. Ni parce que nous n’avions pas la même mère… Je voyais bien qu’elle ne voulait pas que j’insiste pour savoir ce qu’elle avait vraiment alors, je décida de la croire lorsqu’elle me dit qu’elle allait bien & qu’il s’agissait d’une vulgaire indigestion… Sabrina semblait si fatiguée que je daigna me déplacer pour voir les croquis avant qu’elle fasse le moindre mouvement, je la sentais faible. C’était incroyable le degrés de sensibilité qu’il pouvait exister entre sœurs, mais comment l’aider à se sentir bien ? Faire le clown peut-être ? Sa, sa marchait quand j’étais petite, je doute qu’à présent elle puisse rire si je mets la peau rouge du babibel sur mon nez… Je pris les différents papiers pour voir ses dessins, ils étaient tous magnifiques : que se soit de la robe de maison à la robe du soir. Etait-elle inspirée ses temps-ci ? Je n’avais jamais vu une telle créativité de sa part ressortir aussi bien sur le papier. Après un long examen des différents dessins, je choisis une robe en beige qui était à 40% lin & 60% coton… Elle était sophistiquée & en faisait pas trop pour une soirée en l’honneur d’un combat ! J’avais déjà en tête le maquillage & la coiffure, c’est fou comme le talent de ma sœur pouvait en quelques secondes prévoir tout ces détails. Je lui souris en lui montrant le modèle de la robe.

« C’est elle que je veux ! »
Je pris place à côté d’elle & lui fit ce regarde compatissant qui signifiait qu’une discussion sérieuse s’imposait ! Je n’allais pas lui dire cash : « crache le morceau chérie » mais plutôt faire le coup typique de la sœur aimante qui soutiens sa sœur quoi qu’il en advienne. Je pris quelques secondes pour formuler mon discours dans ma tête mais également pour avoir le courage de le dire, ce n’était pas des choses dont j’avais l’habitude de dire à ma sœur donc forcément, le dire maintenant était un peu intimidant sachant que je ne savais pas qu’elle sera sa réaction.

« Ecoute Nina, tu sais combien de je t’aime ? Ayant eu du mal à m’intégrer dans cette famille, je peux te dire que tu es celle que j’aime le plus. »
Une boule se forma derechef dans ma gorge. J’avais intégré la famille à l’âge de 5 ans, à l’époque où ma mère s’occupait très peu de moi & beaucoup plus de ses folles nuits en boîtes ou dans un bar. Mon père s’était battu avec la justice américaine, même les médias italiens s’étaient mêlés de l’affaire pour savoir lequel des deux parents étaient le plus responsables pour cette « bâtarde ». A mon arrivée en Italie, j’avais ma petite jupe bien plissée avec mes cheveux d’or enroulés dans un élastique afin de dégagé mon visage. Paolo était trop pudique pour me prendre dans ses bras ou pour tenir une conversation de ce qui m’attendait à Rome. Alors pendant tout le voyage j’étais angoissée, j’avais peur qu’on me fasse du mal. En arrivant au manoir, ils m’avaient tous dévisagés, & notamment Lena qui laissa échapper un soupire hostile à mon égard avant d’aller s’enfermer quelque part. Ma premier contact avec Sabrina ? Lorsque je tomba de la balançoire, j’avais pleuré toutes les larmes de mon corps pour que quelqu’un vienne s’occuper de moi mais… Personne ne vint… Alors ma tristesse redoubla & les sanglots n’en finirent plus jusqu’à l’arrivée de Sabrina. Elle ressemblait à un ange avec ses yeux si pure. Elle me prit la main & m’emmena dans la salle de bain pour mettre un pansement sur mon genoux. Oui, ma sœur est une grande sœur formidable, pour moi il n’est pas question de « demi-sœur »

« Je ne veux pas qu’on te fasse du mal, tu m’as longtemps protégé alors maintenant, c’est à mon tour ! Si quelque chose te tourmente, ou même bien si tu ne veux pas en parler, je serais toujours là. »
Je reniflais bêtement, mon petit discours m’avait valu le souvenir douloureux de ma venue à Rome où tout les romains m’appelaient « enfant non-voulu », c’était tellement blessé de se sentir rejetée si jeune… Je releva la tête & prit une inspiration pour faire passer la boule qu’il y avait dans ma gorge.

« C’est elle que je veux ! », fit-elle après avoir regardé les images et même d’un air qui m’étonna, on dirait qu’elle n’en avait jamais vu de sa vie, ses yeux était ébahis alors qu’il n’était pas si différent que d’habitude mais j’avais juste passé du temps seule, était-ce un moyen de faire les plus belles robes que l’on pouvait créer ? Je ne sais point mais je continue à me concentrer sur elle et la robe qu’elle voulait, je devais avouer que je l’adorais mais moi-même, je ne savais pas quoi mettre à ce gala, je ne savais même pas si je devais y aller car je ne voulais pas montrer que j’étais « mal » ou bien cela dépend du point de vue. Beaucoup voient d’abord mon teint blanchâtre et d’autres se demandent juste pourquoi ils ne m’ont plus vus depuis des semaines. Hey hey, je ne voulais pas dire que j’étais enceinte, pas avant de l’avoir dit à Diego mais c’était de ma faute, je repoussais ses appels qui eux était déjà une entorse à nos règles pour garder le secret de notre relation, il devait s’inquiéter. Et mince, je devais lui dire, je le savais et rien que d’y penser, j’avais mal au cœur car je n’aimais pas lui laisser autant de distance, il me manquait et j’avais besoin de lui, j’avais besoin de ses bras et … arrêtons d’en parler.

_ Pas de soucis, elle sera prête rapidement mais je ne pense pas aller au gala donc cela ne fera qu’une robe à finir.

C’est alors qu’elle s’était assise à côté de moi et fit le regard, celui qui dit « Je suis là » et qui dit « Parles-moi » celui qui dès qu’elle le posa me fit avoir des remords car je lui cachais une chose importante que je ne voulais pas cacher à ma sœur, c’était douloureux de ne pas pouvoir le dire à Sara ou bien aussi à Diane et d’autres car je le voulais et surtout je voulais crier haut et fort que j’étais enceinte de Diego, de l’homme que j’aime mais je ne pouvais pas, je ne pouvais pas faire ça sans risquer de nuire à nos secrets et dévoiler le fait que j’aimais le fils de l’ennemi de mon père. Ce qui est le plus perturbant est que j’ai l’impression de ne pas être une bonne mère car je ne veux pas être heureuse et profiter du bonheur en le disant à tout le monde, j’ai l’impression mais pourtant je le suis et c’est encore plus difficile car je veux cet enfant, oh oui ! C’est alors qu’elle me dit qu’elle m’aimait et que j’étais celle qu’elle l’aimait le plus, un peu comme sa mère, je le savais que j’étais une sorte de substitut depuis l’enfance et puis maternelle comme je le sus avec tout le monde, ce n’était pas compliqué de confondre, je savais qu’elle m’aimait et sa phrase me donna encore plus de remords, j’avais envie de lui dire d’arrêter car je savais que je craquerais si cela continuait. Je ne voulais pas lui dire aussi que j’étais enceinte de Diego car elle serait complice du secret et donc à ce moment-là, elle serait surement aussi dans le coup et devrait le cacher à papa, je ne voulais pas ça, je ne voulais pas la forcer et puis cela l’a choquerait de découvrir cela. Posant ma petite tête blonde sur le dossier du canapé et fermant les yeux… je répondis avec une voix un peu saccadé, j’avais du mal à le dire car je savais qu’elle risquerait de vouloir encore plus le savoir ! Je faisais une grande erreur.

_ Ecoutes, je ne peux pas dire que je vais bien, tu ne me croiras jamais mais je te jure que c’est pour toi que je ne dis rien enfin c’est pour ton bien, c’est mieux ainsi.

Je ne veux pas qu’on te fasse du mal venait-elle de dire, je l’avais protégé depuis l’enfance, trop protégé et j’avais toujours été là mais je ne demandais pas à ce qu’on me rende l’appareil, c’était comme logique de protéger ma petite sœur qui même si elle était à moitié ma sœur, elle était ma sœur et bien plus car notre lien était cousu de fil solide et même si je lui mentais et même si je lui cachais un truc, je ne pouvais que m’en vouloir et sentir que j’étais pas vraiment fidèle et loyale envers elle car c’était ma sœur et quand elle pleurait, je séchais ses larmes mais comme toujours, je ne lui ai jamais dis que j’avais fait des tentatives de suicides par exemple… pour la protéger alors que pourtant elle me dit tout, elle ne sait pas que je suis parano-dépressive, est-ce que c’est mal de lui cacher tant de choses même si je vais bien hormis le fait que je sois enceinte et que je le cache, maintenant ça va mieux. Je me contrôle ! Les larmes aux yeux, je l’a regardais alors en me relevant et je ne pus m’empêcher de la prendre dans les bras.

_ Je ne peux rien te dire et je le veux mais je ne peux pas, tu sais que je le ferais si je le pouvais.

C’était plus fort que moi et je savais qu’elle allait surement se poser des questions mais en plus l’odeur de son parfum relança des nausées mais je tenais bon car je devais tenir bon, elle allait finir par se poser bien trop de questions.

Elle ne pouvait pas me le dire ? Bon sang j'étais sa sœur ! Tout d'abord je tenta d'être compréhensive dans son choix de garder le silence sur son état, mais lorsque j'avais un chagrin, je lui disais tout non ? comment était-il possible que l'amour fraternel que j'éprouvais pour Sabrina n'était que dans un sens ? Bien sûr que j'étais vexée, vous pensiez que j'allais juste hocher de la tête & déambuler dans sa chambre comme lui montrer comment je vais me la péter à cette soirée ? C'est vrai que j'étais particulièrement sensible & que mon jugement était peut-être trop dure mais, Sabrina était la personne qui comptait le plus pour moi & je me sentais terriblement trahie. Je baissa alors la tête pour regarder une dernière fois le dessin, ce que j'allais faire n'allait pas du tout lui plaire, je le savais mais, tant que tout cela n'était pas clair, je ne voulais pas avoir des comptes à lui rendre. Je posa la feuille sur les genoux de Sabrina :

« Je pense que je vais demander à Camille de m'en faire une autre & cette fois-ci sur mesure »
Oui, je venais de refuser une robe à ma sœur. Jusqu'ici ce n'était arrivé qu'une seule fois : lorsque Sabrina me dit qu'Alex était avec moi juste pour avoir la classe en soirée, je ne m'étais pas vexée à ce moment-là mais plutôt en colère contre Sabrina qui portait un mauvais jugement à Alex juste parce qu'il venait de Londres... Je lui avais alors lancer son croquis au visage & claqué la porte. Cette mauvaise entente avait duré juste 3 avant qu'on se jette dans les bras de l'autre en demandant pardon avec une telle conviction que, n'importe qui dans la pièce aurait pleuré à voir deux âmes si accablés par un chagrin qui venait de guérir. Cette fois-ci, celui-là sera difficile à guérir, même si Sabrina venait à me le dire, je me souviendrais toujours de cette phrase : " je te jure que c’est pour toi que je ne dis rien enfin c’est pour ton bien ". J'avais déjà entendu ce type de phrase dans la bouche de ma mère lorsque je fus enfant alors, le réentendre par une personne qui a ce moment-là aussi comptait beaucoup pour moi me fit comprendre que ce n'était pas pour mon bien mais pour le sien. J'avais dit à Sabrina de ne plus me protéger car j'étais là pour elle & que je botterais les fesses de quiconque lui faisant autant de mal car, elle ne le méritait pas je pense : Un être aussi doux & généreux ne méritait pas d'avoir les yeux rouges à cause des larmes, le teint pale par la fatigue ou les joue creuses par le manque de faim.Mais, à vrai dire, à cet instant je n'aurais jamais cru ma sœur si égoïste, enfin demi-sœur... J'avais déjà l'impression de la voir s'éloigner de moi. Je ne savais pas son secret & que mon soutient allait peut-être ne pas lui faciliter les choses mais, pour moi sa allait l'être. Je releva la tête, devais-je sourire ? Froncer des sourcils & bien grimacer ? Je ne fis rien de tout cela & je pense qu'à travers mon regard, elle comprit que sa réponse ne m'avait pas vraiment plu. Je me leva donc afin de prendre congé car j'avais une tonne de choses à faire. Je plissa ma robe avant de partir & passa le pas de la porte. Ma chambre se trouvait juste à côté de la sienne certes mais, je n'avais pas envie qu'elle vienne me voir dans quelques minutes pour me parler de je ne sais quoi pour m'enlever tout sa de la tête alors, je pris mon téléphone & contacta Camille pour lui parler de la robe que je voulais. Tout en tenant cette discussion, je me hâta vers la sortie du manoir...